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• 1/ Pourquoi notre coopérative soutient cette coopérative

  Le Pérou est devenu le leader mondial du café biologique. Avec 4 millions de sacs par an, le Pérou fait partie des 8 premiers pays exportateurs de café arabica lavé. La Junta Nacional du Café estime qu’environ 15 % des grains est certifié biologique, et souvent exporté directement par les coopératives de petits producteurs, selon les principes commerce équitable. Ces chiffres positifs montrent l’avancée du commerce équitable et de la certification biologique, cependant ils ne doivent pas cacher une réalité moins positive. Le pays compte environ 224 000 petits producteurs qui tirent tout ou partie de leurs revenus de la culture du café. Les politiques publiques leur restent peu favorables, laissant le champ libre à l’agrobusiness. La filière café est en effet majoritairement organisée par des exportateurs privés avec un poids croissant des multinationales, pour lesquels les producteurs ne sont qu’une variable d’ajustement. Ce sont eux qui supportent les variations des prix et récupèrent le moins de marge dans la chaîne de valeur dégagée par la vente de café. Seuls 30% des producteurs péruviens de café sont membres d’une coopérative. L’étude « Café : la sucess story qui cache la crise » du Basic estime que, depuis la crise de la Rouille roya amarillo (un champignon dévastant les caféiers) survenue en 2013, leurs revenus atteignent à peine un tiers du seuil de pauvreté national.

• 2/ Les valeurs que nous partageons

  Norandino, créé en 1993 sous le nom de Cépicafé, regroupe aujourd’hui 5500 familles de petits producteurs. Ce mouvement paysan a connu une trajectoire qui force le respect. A l’origine de sa création il y'a un groupe de jeunes agronomes natifs de la Sierra de Piura qui travaillent ensemble et appuient les producteurs de café de leur région à former une coopérative. La Sierra de Piura est à l’époque une région fortement impactée par le conflit armé qui implique le « sentier lumineux » et c’est également l’une des régions plus pauvres du pays. Les familles n’ont accès qu’à de petites parcelles allant de 1 à 3 hectares. Grâce à leurs efforts en 1994 la coopérative Cepicafé exporte son premier container de café naturel issu du commerce équitable vers l’Allemagne. Aujourd’hui encore, cette première génération formée et issue du milieu paysan accompagne le développement spectaculaire de Norandino. Pionner du commerce équitable, Norandino est aujourd’hui une référence et les résultats sont impressionnants. Avec plus de 15 millions de chiffre d’affaires, les coopérateurs de Norandino exportent exclusivement des cultures certifiées agricultures biologiques : 1500 tonnes de sucre complet, 4000 tonnes de café et 1500 tonnes de cacao. La coopérative a accumulé un patrimoine important, constitué d’une usine de transformation de café vert pour l’exportation, d'une usine de conditionnement du sucre complet, et depuis 2019 d'une unité de fabrication de masse de cacao. Norandino a étendu son rayon d’action vers la région de Jaen, zone de migration traditionnelle des caféiculteurs de la Sierra de Piura, mais aussi vers Amazonas et San Martin pour le cacao. Norandino est un acteur économique influent de Piura, et la coopérative est un interlocuteur respecté de la région et du gouvernement.

• 3/ Leur terroir & leur savoir-faire

  Ces données impressionnantes ne doivent pas faire oublier la réalité des conditions de vie des 6 000 socios de la coopérative qui restent des petits producteurs. C’est pour répondre à l’ensemble des problématiques que cela induit que Norandino s’est construit et c’est cet esprit anime toujours la coopérative. Dans les zones basses à moins de 600 mètres d’altitude, les producteurs cultivent principalement du cacao sous ombrage. Norandino propose principalement des variétés natives et a caractérisé 5 terroirs (Tumbes, Amazonas, San Martin, Piura Blanco et Piura Gran Blanco). De 600 à 900 mètres d’altitude, les producteurs privilégient la culture de la canne à sucre et sa transofmation en sucre complet a lieu au sein de la communauté. Ces petites unités locales de transformation permettent de transférer directement la valeur ajoutée dans les communautés, générant notamment des emplois ruraux qualifiés sur le contrôle de la qualité et de la transformation. De 900 à 1500 mètres, les producteurs vont privilégier le jardin caféier sous ombrage, avec des cultures associés d’agrumes et de bananiers, selon les principes de l’agroforesterie. Au vue des surfaces limitées par famille, l’accès à des prix rémunérateurs est un impératif chez Norandino. Les revenus agricoles monétaires atteignent environ 4000 dollars par an et par famille, et ils sont complétés par des cultures vivrières pour couvrir les besoins de la famille.

• 4/ Ce que nous construisons ensemble

  Soutenir Norandino en achetant du sucre, du café et du cacao avec des prix équitables exigeants reste un enjeu majeur car de cela dépend les revenus des 6000 producteurs associés. Avec leur coopérative, ils changent structurellement la chaîne de valeur et leur position dans ces trois filières. C’est finalement l’objectif premier du commerce équitable : redonner aux producteurs un rôle pivot dans les filières alimentaires.