la coopérative SOL Y CAFE

Née sous l’impulsion d’une autre coopérative, Sol y Café compte aujourd'hui 1160 membres et exporte plus de 200 containers par an. Grâce à un prix équitable, ses membres ont pu investir dans l’amélioration de leur caféière et le renforcement de leur coopérative. Ainsi, Sol y Café a pu consolider son activité avec la construction d’un grand magasin de stockage et des aires de séchage, la création d’un système crédit et d’une offre de soins pour la communauté. 

pour en savoir +

  • 1/ Pourquoi notre coopérative soutient cette coopérative

    Le Pérou est devenu le leader mondial du café biologique. Avec 4 millions de sacs par an, le Pérou fait partie des 8 premiers pays exportateurs de café arabica lavé. La Junta Nacional du Café estime qu’environ 15 % des grains est certifié agriculture biologique, et souvent exporté directement par les coopératives de petits producteurs selon les principes commerce équitable. Ces chiffres positifs montrent l’avancée du commerce équitable et de la certification biologique, mais ils ne doivent cependant pas cacher une réalité moins positive. Le pays compte environ 224 000 petits producteurs qui tirent tout ou partie de leurs revenus de la culture du café. Les politiques publiques leur restent peu favorables, laissant le champ libre à l’agrobusiness. La filière café est en effet majoritairement organisée par des exportateurs privés avec un poids croissant des multinationales, où les producteurs ne sont qu’une variable d’ajustement. Ce sont eux qui supportent les variations des cours mondiaux. Ce sont eux qui récupèrent le moins de marge dans la chaîne de valeur dégagée par la vente de café. Seuls 30% des producteurs péruviens de café sont membres d’une coopérative. L’étude « Café : la sucess story qui cache la crise » du Basic estime que, depuis la crise de la Rouille roya amarillo (un champignon dévastant les caféiers) de 2013, leurs revenus atteignent à peine un tiers du seuil de pauvreté national.
  • 2/ Les valeurs que nous partageons

    La coopérative Sol y Café s’est développée dans les années 2000, dans la province de Jaen, le plus grand bassin de culture du café au Pérou. L’organisation paysanne est née sous l’impulsion d’une autre coopérative péruvienne : Norandino, qui est aussi un partenaire de la Scop Café Michel | Terra Etica. Aujourd’hui, la coopérative compte 1200 petits producteurs de café et exporte plus de 200 containers par an soit environ 3800 tonnes de café vert. Un impressionnant travail d’animation au sein des communautés a permis aux producteurs de faire des apports en capital et de renforcer d’année en année leur coopérative. Sol y Café, forte de ses bases sociales, a consolidé son activité avec la construction d’un grand magasin de stockage et des aires de séchage du café vert, la création d’un système de crédit et d’une offre de soins à la coopérative. Son système de contrôle de qualité implique la dégustation d’un échantillon pour chaque livraison des producteurs, qui se concrétise par le paiement d’une prime qualité s'ajoutant au prix équitable.
  • 3/ Leur terroir & leur savoir-faire

    Le terroir de Cajamarca est situé sur les versants amazoniens de la cordillère des Andes, entre 1000 et 2000 mètres d’altitude. L’altitude, la qualité des sols et la pluviométrie offrent des conditions particulièrement adéquates à la culture de l’arabica. Dans les années 50, les producteurs de cafés des zones côtières de la Sierra de Piura, à la recherche de terres à cultiver, sont venus s’y installer. Leurs parcelles réunissent des arabicas de variétés Catura, Catimor et Tipica. Ils ont développé leurs cultures biologiques sur le principe de l’agroforesterie : des surfaces de terres de 3 à 5 hectares de café par famille et sous ombrage de grandes légumineuses qui ont l’avantage de fixer l’azote dans le sol. Les producteurs pratiquent également la diversification des cultures avec des bananes plantains, des arbres fruitiers et des agrumes au sein des parcelles de café. Pour les cultures vivrières, les producteurs occupent des rizières inondées dans la zone basse à 500 mètres d’altitude près de la ville de Jaen. Le café est récolté manuellement avec une sélection des cerises les plus mûres, de juin à octobre. Après le dépulpage des cerises, les producteurs procèdent par voie humide pour obtenir le café vert prêt à être torréfié : les grains de café extraits des cerises sont fermentés dans des grands bacs puis sont lavés dans des bassins d’eau, le plus souvent dans des petites stations de lavage, puis mis à sécher sur les parcelles et à la coopérative. Au-delà de la sélection des grains lors de la récolte, ces opérations post-récolte de fermentation et de séchage fondent le savoir-faire des producteurs de Sol y Café et la qualité de leur café.
  • 4/ Ce que nous construisons ensemble

    Les familles récoltent environ 2 tonnes de café vert par an. Un prix équitable, calculé sur la base de leur coût de production, assure un revenu annuel minimum de 7 000 dollars pour une famille de 5 ou 6 personnes. Ces revenus dont la stabilité est garantie par le commerce équitable leur permettent d’investir dans l’amélioration de leur caféière et le renforcement de leur coopérative. Sol y Café maintient une équipe technique de 10 agronomes qui sillonnent les communautés. Dernièrement, les producteurs ont développé la production de bokashi, un compost fermenté à l’aide de micro-organismes prélevés dans des zones de forêts. Le rendement moyen par hectare est de 1 tonne de café vert exportable, ce qui est bien au-dessus de la moyenne nationale (0,75 T/ha), pourtant basée en partie sur l’utilisation intensive d’intrants chimiques. Le développement des biofabricas, des unités de production d’engrais biologiques au sein des communautés, fait l’objet d’une école de formation pour adulte. Sol y Café s’est inspirée l’expérience pilote de la coopérative COMSA au Honduras : nos projets de commerce équitable servent aussi à tisser des échanges de pratiques entre les coopératives de producteurs.

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