la coopérative APODIP

APODIP est située aux abords de la Réserve de Biosphère Sierra de Las Minas, l’une des plus riches réserves écologiques d’Amérique centrale. Elle contient une exceptionnelle forêt tropicale de montagne qui baigne dans une brume quasi-permanente. Les communautés mayas Q’eqchi et Pocomchí ont choisi des pratiques agro-écologiques. Ces 350 producteurs de café conservent ainsi leur espace naturel.

pour en savoir +

  • 1/ Pourquoi notre coopérative soutient cette coopérative

    Le Guatemala est un pays de montagne avec une population majoritairement issue de communautés natives et paysannes. La moitié des guatémaltèques est d’origine amérindienne. Plus d’une vingtaine de langues y sont parlées. Le pays est l’héritier d’une histoire récente brutale entre accaparement des terres par des entreprises étrangères et guerre civile. C’est l’un des pays les plus inégalitaires d’Amérique latine où 83% de la population , dont une majorité d’Amérindiens, vit dans la pauvreté. Le pays est reconnu pour les qualités aromatiques de son café arabica lavé d’altitude. Cette filière est, à l’image du pays, génératrice d’inégalités. L’exportation des cafés est largement dominée par des haciendas, de grandes exploitations agricoles, qui profitent du faible coût de la main-d'œuvre de paysans sans terre. Le secteur de l’exportation est verrouillé par quelques grandes familles. Obtenir une licence d’exportation pour une coopérative de petits producteurs n’est pas une démarche facile, actuellement seules 5 ou 6 coopératives en possèdent une. Notre partenaire la coopérative APODIP n’a pas pu obtenir le fameux sésame et utilise les services d’exportation d’une autre coopérative partenaire de notre Scop, :ASOBAGRI, afin de pouvoir nous envoyer leur production. Le commerce équitable prend tout son sens lorsqu’il permet de remettre en cause des schémas qui perpétuent la marginalisation d’une partie de la population en excluant les plus pauvres.
  • 2/ Les valeurs que nous partageons

    La coopérative APODIP, Asociación de Productores Organicos para el Desarrollo Integral del Polochic, est née en 2003 avec une activité d’exportation de cardamome biologique. Le Guatemala est en effet le premier exportateur mondial de cette épice. À cause des cours internationaux très fluctuants, les producteurs se sont tournés vers la culture du café biologique sous ombrage afin d'éviter une trop forte dépendance à cette culture de rente devenue spéculative. Mais, en 2015, la Rouille roya amarillo attaque les parcelles de café des producteurs. Le champignon dévastateur décime leurs caféiers et leurs récoltes chutent. Tant bien que mal, APODIP arrive à faire face grâce à la reprise des cours de la cardamome et avec le soutien de la Scop Café Michel | Terra Etica qui maintient le prix rémunérateur du commerce équitable pour les 150 familles productrices de café de la coopérative. APODIP doit trouver des pistes pour générer de nouveaux revenus pour les communautés. Pour cela  elle entreprend en 2016 un programme de valorisation du cacao natif, dans les zones basses, aux alentours de la Tinta, le village en bordure de la rivière Polochic à 500 m d’altitude. APODIP produit plus de 150 tonnes de cacao biologique qui permet de maintenir à l’équilibre l’activité commerciale de la coopérative. En 2020, ce sont 500 familles de producteurs de cacao de la vallée du Rio Polochic et du Rio Cahabon qui intègrent APODIP.
  • 3/ Leur terroir & leur savoir-faire

    La coopérative APODIP est située en bordure du Parque National de la « Sierra de las Minas », sur les bassins versants de la rivière Polochic. Cette région de l’Alta Verapaz, fut l’une des plus touchée par la guerre civile qui a pris fin en 1996. Les indiens Qeqchti occupent les communautés situées entre 1000 et 1800 m d’altitude, sans eau, sans électricité, et avec un accès réduit à l’école primaire. Maintenir la production biologique du café suite à l’attaque de Rouille de 2015 et continuer à faire vivre leur terroir de café est un défi majeur pour APODIP. Les services agricoles de l’Etat ont largement promu l’usage de fongicides nocifs, sous l’impulsion des haciendas. Les producteurs ont préféré renouveler les parcelles perdues de café avec de la cardamome et préserver leurs cultures biologiques et agroforestières des fongicides. En 2020, les producteurs maintiennent ¾ des 3 hectares en moyenne par famille de culture en cardamome et ¼ en café de variétés Bourbon, Villalobos, Caturra, et Tipica. Ce sont les parcelles à plus de 1200 mètres d’altitudes qui donnent les cafés les plus complexes qui sont privilégiés par les producteurs. Il en résulte un café d’une grande qualité, avec un travail important de sélection réalisé par les familles de petits producteurs. Seulement 50 familles possèdent aussi une parcelle de cacao de variété native à moins de 800 mètres d’altitude. Pour révéler les belles notes de caramel de leurs cacaoyers anciens, ils réalisent la fermentation des fèves de cacao en caisse de bois pendant 5 jours . D’autres familles cherchent aujourd’hui à cultiver du cacao dans cet étage écologique pour diversifier leurs revenus.
  • 4/ Ce que nous construisons ensemble

    Le sens de notre partenariat avec la coopérative APODIP est de générer des revenus diversifiés et stables sur un territoire marginalisé. Nous cherchons ensemble à remettre en cause des schémas économiques qui perpétuent, au détriment des systèmes de production paysans, l’exclusion des communautés les plus pauvres. La coopérative APODIP entreprend depuis 2003 de nombreuses initiatives pour valoriser la diversité de ses cultures. Notre histoire a débuté avec le café et récemment nous avons répondu présent lorsqu’APODIP s’est engagé dans la préservation de cacao natif. Contrairement à beaucoup de pays producteurs, le cacao est consommé par les familles pour préparer une boisson chaude et épicée à base d’eau. Cette recette reflète l’utilisation ancestrale du cacao dans la culture Maya (-1500 av JC) pour les offrandes ou comme monnaie d’échange. Chaque famille possède quelques cacaoyers pour sa propre consommation. APODIP a développé cette culture de cacao natif pour permettre la création du chocolat grand cru Alta Vérapaz 78% Terra Etica. Cette nouvelle filière agricole, avec la mise en place d'une fermentation et d'un séchage adéquat des fèves est le fruit de la collaboration entre APODIP et la Scop Café Michel | Terra Etica.

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