Premier pays d’Afrique exportateur de café et cinquième pays dans le monde, l’Ethiopie est l’un des seuls pays à consommer une partie de sa récolte. Les éthiopiens ont construit autour de cette boisson mondialement connue, une cérémonie presque spirituelle nommée Jebena Buna, avec des étapes uniques, de la torréfaction au service du café. Une cérémonie devenue une tradition séculaire, quotidienne pour les locaux, fascinante pour les curieux. 

Les traditions et légendes autour du café en Éthiopie
Les traditions et légendes autour du café en Éthiopie

Les légendes autour du café Moka

L’Éthiopie est le pays où a été découvert le caféier « Coffea Arabica ». Exporté ensuite via la ville portuaire de Mocha (ou Mokha) au Yémen et rendu populaire dans les pays d’Orient puis en Europe, c’est de ce premier port exportateur de café que provient le nom typique du café éthiopien : le café Moka. Le Moka ne désigne donc pas une variété, mais bien le nom que portent les cafés provenant d’Éthiopie.

Plusieurs légendes sont contées quant à la découverte du café. Notamment celle qui raconte qu’en 1671, un berger d'Abyssinie (le nord de l'actuelle Éthiopie) aurait été surpris par l’excitation soudaine de ses chèvres qui venaient de manger les petits fruits rouges d’un arbuste : le caféier.

Il partagea cette histoire avec les soufis (religieux de la région), qui auraient réalisé une infusion à partir de ces fruits, une boisson qui se serait révélée efficace pour rester éveillé pendant les prières.

Boire du café en Éthiopie, une tradition séculaire

L’Ethiopie ou l’un des seuls pays à consommer une partie de sa production de café localement. Mais pas simplement le matin au réveil. Là-bas, la cérémonie Jebena Buna est dédiée à cette boisson. Une boisson qui devient un rite culturel, une tradition, un symbole de respect et d’hospitalité.

Une coutume pour les locaux, une expérience fascinante pour les visiteurs. Cette cérémonie, communément réalisée par les femmes, débute par le lavage des grains de café vert, avant de les faire torréfier sur des braises de charbon chaud. Une fois noirs et carbonisés, les grains sont moulus grossièrement à l’aide d’un pilon et d’un mortier. La mouture est ensuite versée dans le Jebena, une jarre en terre spécialement conçue pour cette cérémonie. Remplie d’eau bouillante, il est replacé sur le charbon chaud. Quand la fumée sort du Jebena, le café est prêt à être servi. 

Le café se sert toujours dans de petites tasses, sans anses et remplies à ras bord. Seuls les locaux maitrisent l’art de ne pas le renverser. On y ajoute du sucre, ainsi qu’une plante : la Rue, que l’on trempe dans le café pour le parfumer.

Les traditions et légendes autour du café en Éthiopie
Les traditions et légendes autour du café en Éthiopie

Dans ce rituel, 3 tasses sont servies. La première, Arbol, est la plus corsée et supposée être la meilleure. La deuxième tasse, nommée Tona est plus douce car elle est réalisée avec le reste des grains utilisés pour la première. Bereka est la dernière ; on la boit avant de quitter la table. 

Lors de cette cérémonie, l’odeur de café torréfié s’emmêle avec celle de l’encens, brulé pour l’occasion. Une odeur envoûtante qui fait percevoir le côté spirituel de la cérémonie. 

Un moment de reconnexion à soi, à la nature, mais surtout un moment d’échange convivial autour du café avec sa famille, ses amis ou autres convives. 

Une longue cérémonie, préparée avec autant d’efforts que d’amour, qui se perpétue de génération en génération et qui reste une part importante de la culture éthiopienne.

Les traditions et légendes autour du café en Éthiopie
Les traditions et légendes autour du café en Éthiopie

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Sources : 
Notre agronome Guillaume qui appuie les coopératives éthiopiennes avec qui nous travaillons.
« Culture et traditions autour du café éthiopien », Vice.com. Consulté le 26 juillet 2021
« Le café en Ethiopie », Human-village.org. Consulté le 26 juillet 2021
« Le café Ethiopien », Graine-de-café.com. Consulté le 26 juillet 2021